Pour ceux que la philosophie interesse, voici un extrait d’un débat que j’ai initié sur un forum avec mon billet “le mythe du Surhomme”. Je suis sûr qu’entre le moment où j’écris ces lignes et quand vous les lirez, la conversation aura pas mal avancé, donc je vous invite à en suivre le fil sur Philoforum. En attendant, voici mon dernier billet, n’hésitez pas à aller sur leur site, c’est toujours intéressant de débattre avec les philosophes.
Beaucoup de spéculation sur le sujet mais finalement beaucoup de bruit pour rien. On ne peut pas réduire la personne de Jésus à celle d’un penseur, ou d’un enseignant. Il est aussi bien plus qu’un prophète. Ce qu’il faut voir en lui implique tout son être, non seulement les mots qu’il utilise mais aussi ses actions. Bien plus que les paroles sages, bien plus que les miracles, que l’on y croit ou non, c’est sur le mystère de la Croix qu’il faut s’attarder. Pour les Juifs, c’est à dire ceux qui sont sous la Loi de Moïse, la croix est une offense, mais pour les Grecs, qui représentent les philosophes, y compris les philosophes de notre époque, la croix est une aberration, une folie. Comment celui qui affirme être Dieu lui-même, l’incarnation de Dieu, le Verbe éternel, comment ce Messie, ce sauveur, peut mourir comme un criminel, cloué à une croix, dans la solitude et le rejet, en faiblesse apparente. S’il était vraiment surhomme, pourquoi ne pas se sauver lui-même?
Pour ceux qui périssent, il est écrit, la croix est folie, elle suscite même le mépris et la répulsion, mais pour ceux qui sont sauvés, ceux qui croient, elle est la Gloire de Dieu. La réponse s’il y en a une est qu’on ne peut en aucun cas comparer les soi-disant figures du surhomme et Jésus. Il est dans une classe à part. Nul autre personage historique n’a affirmé être Dieu. Mahomet, le “prophète”, disait en parlant de lui-même je suis un prophète de la voie, Bouddha “cherchait la voie” mais Jésus affirme “Je suis la voie, la vérité et la vie”. C’est tout de même une affirmation très forte; personne d’autre n’a osé la faire. Le message de Jésus lui aussi dépasse tout autre message, car si de nombreuses religions font mention du péché, aucune n’y apporte de solution. Jésus, en mourrant sur la croix, devient ce sacrifice, cet agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde. A nouveau, on ne trouve pas l’équivalent ailleurs d’un message de pardon et d’amour tel que celui du Christ. Autre détail intéressant, Nietzsche est mort et enterré, ainsi que Bouddha, Mahomet, mais Jésus est vivant. La fondation de la foi chrétienne, c’est tout d’abord la croix, mais ensuite la résurrection.
Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu.
1CORINTHIENS1.19
Aussi est-il écrit: Je détruirai la sagesse des sages, Et j’anéantirai l’intelligence des intelligents.
1.20
Où est le sage? où est le scribe? où est le disputeur de ce siècle? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde?
1.21
Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication.
1.22
Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse:
1.23
nous, nous prêchons Christ crucifié; scandale pour les Juifs et folie pour les païens,
1.24
mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs.
1.25
Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes.
1.26
Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles.
1.27
Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes;
1.28
et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont,
1.29
afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu.