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Au-delà de la raison, Serge Tarassenko


Interview de M. Serge Tarassenko, physicien nucléaire et orateur chrétien de 1967 à 2005.
Vidéo réalisée en janvier 1989 par Télé-Réma Diffusion (TRD).

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Apologétique et pré-évangélisation, comprendre notre époque

 

APOLOGETIQUE ET PRE-EVANGELISATION

 Inspiré par Francis Schaeffer (The God who is there, escape from reason-démission de la Raison)

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  • L’apologétique est un champ d’études théologique ou littéraire consistant en la défense systématique d’une position. Un auteur s’engageant dans cette démarche est appelé un « apologiste » ou un « apologète » (ce dernier terme ayant une connotation plus religieuse).
  • Défense argumentaire (raisonnée) de la foi chrétienne.

 

INTRODUCTION

D’un voyageur vers une contrée étrangère, on s’attendrait à ce qu’il s’efforce d’apprendre au moins les rudiments de la langue ou dialecte de ce pays pour se faire comprendre. Plus encore, si ce voyageur a l’intention de s’installer pendant une certaine période en territoire étranger, il semble que le bon sens indiquerait l’apprentissage de cette langue. La connaissance d’une langue nouvelle, nous sommes d’accord, lui serait essentielle pour communiquer.

C’est la même chose pour l’Eglise, sa responsabilité n’est pas seulement de préserver les vérités inébranlables de l’Ecriture, mais aussi de les communiquer à la génération de son époque.

Chaque génération de Chrétien rencontre ce problème de savoir comment parler de manière efficace à ses contemporains. Pour communiquer la foi chrétienne de manière efficace, il nous faut comprendre les modèles de pensée de notre temps. Ces modèles varient légèrement d’un endroit à l’autre, de pays en pays. Néanmoins, il demeure des caractéristiques d’une époque qui sont communes à toute une génération, où qu’elle se situe géographiquement. Pour comprendre nos formes de pensée actuelle, il nous faut à la fois nous intéresser à la dimension philosophique et à la dimension historique. C’est en étudiant l’histoire de la pensée que nous pourrons mieux comprendre ses formes actuelles. Le but de cette étude, même si elle ne se veut pas exhaustive, est de mieux saisir quels sont les principes qui ont influencé  cette histoire de la pensée pour que nous puissions présenter des solutions pratiques sur comment communiquer la vérité de l’évangile  à nos contemporain.

 

  1. 1.       Communiquer la foi chrétienne à notre génération

L’apologétique a deux facettes, deux fonctions. La première est la défense de la foi, la deuxième est de communiquer la foi chrétienne à notre génération d’une manière qui lui est compréhensible.

Défendre notre foi car elle sera attaquée, comme elle l’a été depuis le début. Cela ne veut pas dire au sens négatif être sur la défensive, mais être capable de donner des raisons valables pour notre foi et répondre aux objections.

Même pour nous-mêmes, il est important de conserver notre intégrité intellectuelle, et de garder une unité entre notre vie personnelle, dévotionnelle et intellectuelle.

On ne peut pas non plus assumer que parce qu’un chrétien est sauvé et rempli du St Esprit, il n’est plus influencé par le milieu dans lequel il vit.

L’apologétique n’est pas non plus pure spéculation intellectuelle en circuit fermé. Ce que j’entend par là est que son but est de communiquer la foi et non pas d’alimenter des débats stériles entre chrétiens. Nous avons besoin d’établir un contact constant avec la réalité et nous nous devons d’avoir une interaction avec notre génération. Un autre aspect de l’apologétique, surtout dans le cadre des « géants d’influence » de notre société, est que nous devons nous efforcer de changer le climat intellectuel de notre époque. La structure, telle qu’elle se présente maintenant, est hermétique à l’Evangile. Notre mission est d’influencer la pensée de l’époque et d’affecter les modèles de pensée de sorte qu’ils deviennent des sols fertiles pour la parole de Dieu. On peut penser bien sûr à la parabole du semeur. Dans le cadre de notre époque, nous avons souvent affaire à ce sol rocailleux, ou la parole ne peut pas prendre racine. Notre rôle est de préparer cette terre, de la labourer en quelque sorte, pour qu’elle devienne une terre cultivable où la semence de la parole de Dieu pourra prendre racine, germer et croître. C’est ce que l’on entend par pré-évangélisation. Nous nous préparons dans la prière et demandons au St Esprit de lever cet aveuglement dans le cœur des non croyants, mais aussi nous préparons les autres à recevoir la parole en remettant en question leur façon de penser.

Il nous faut communiquer l’évangile en des termes que notre génération peut comprendre. L’idée n’est pas d’avoir le dernier mot dans une discussion mais d’amener les âmes à Jésus . Au bout du compte rappelons nous aussi que c’est impossible sans l’œuvre du St Esprit et que notre combat est avant tout spirituel.

L’apologétique est donc au cœur de notre mission en tant que « sel de la Terre » et « Lumière du Monde ». Une chose très importante et que je voudrais aussi souligner est que lorsque nous parlons d’apologétique, de pré-évangélisation et d’évangélisation, nous avons à faire non seulement à ce que nous appelons des « forteresses » qui se dressent contre la vérité de la parole de Dieu mais aussi et surtout à des individus, uniques dans leur complexité et leur personnalité. Pensez un instant à ces membres de votre famille qui ne sont pas sauvés, à vos amis, vos proches, tous sont des individus précieux et fragiles, créés par Dieu. C’est pour cela qu’il nous faut traiter chaque personne de manière différente, et non pas comme une statistique ou une machine. Il est important de comprendre comment argumenter sa foi de manière rationnelle, toutefois on ne peut pas appliquer ces choses de façon mécanique. Nous devons faire confiance à la direction que nous donne le St Esprit par la prière et la sensibilité à sa voix pour traiter chaque personne d’une manière particulière.

Lorsque nous parlons à ceux qui ne sont pas chrétiens, qu’ils soient athées, musulmans ou sceptiques, quelle doit être notre priorité ? Je crois que c’est l’amour. Nous devons avoir de l’amour et de la compassion envers ceux que nous évangélisons, parce qu’ils sont humains et créés à l’image de Dieu. Parfois nous avons tendance à leur donner une réponse toute faite en ce qui concerne le salut, sans considérer leurs circonstances, leur milieu et leur spécificité. 

La Bible nous offre un système complet et qui présente une unité de pensée de la Genèse à l’Apocalypse. C’est le seul système, si je puis m’exprimer ainsi, qui peut faire face aux défis lancés par notre ère moderne. Les systèmes dit philosophiques répondent à certaines questions mais en laissent beaucoup sans réponse. Seule la Bible fournit les réponses à toutes les questions cruciales.

  1. 2.       Quelles sont ces questions ?

Ce sont les questions qui se présentent à nous lorsque nous faisons face à la réalité de l’existence. Personne ne peut échapper à cette réalité, quel que soit leur système de pensée ou de croyance.

Cette réalité peut être recoupée en deux parties. Premièrement le fait que l’univers existe et a une forme, et deuxièmement ce que l’on peut appeler l’ « humanité » de l’Homme, son caractère unique dans la création.

Même le philosophe existentialiste français  Jean-Paul Sartre reconnaît qu’il y a quelque chose qui est là, quelque chose qui existe, une réalité. Albert Einstein reconnait que ce qu’il y a de plus remarquable au sujet de l’univers, c’est que nous pouvons le comprendre même si ce n’est qu’en partie, au moyen de la science. Tout le monde s’accorde sur une réalité que l’on peut analyser et étudier, même si on ne la saisit pas dans toute sa complexité. D’autre part, nous pouvons ajouter à cela que quoi qu’il dise, l’Homme est unique est créé à l’image de Dieu, et cette réalité nous la vivons tous les jours. Il est écrit que la création révèle Dieu, nous avons assez de preuves qui indiquent l’existence d’un créateur pour que nous le cherchions et inclinons nos cœurs vers lui.

Quelle que soit l’époque, la Bible nous donne suffisamment de réponses pour notre existence. Que ce soit il y a 2000 ans, ou de nos jours, et même si Jésus ne revenait pas avant 500 ans, elle reste un document valide car intemporel. Il est donc faux que de penser que la soi-disant modernité ferme complètement la porte à l’évangile, car les questions existentielles ne changent pas.

Lorsque les gens refusent la vérité biblique, ils renient la révélation de Dieu dans laquelle eux-mêmes existent et évoluent. Ils existent mais n’ont pas de réponse pour l’existence, ils ont des valeurs morales mais pas de base pour ces valeurs.

Lorsque l’on dit qu’une personne est en perdition, on pense logiquement d’un point de vue évangélique à savoir qu’ils sont perdus sans Christ, encore dans leurs péchés et condamnés à passer une éternité en Enfer, séparés de Dieu. Ce qu’il nous faut comprendre, c’est que la majorité de ces gens ne savent pas qu’ils sont perdus, et comment pourraient ils le savoir ? Ils ne croient pas qu’il y ait un juste ou un faux absolu, ils ne croient pas en Dieu, ils n’ont aucune raison apparente de se considérer pécheurs. Très peu croient encore à la culpabilité. Comment alors leur présenter Christ comme sauveur ? « Sauvé, sauvé de quoi ? » vous répondront-ils.

Mais pour comprendre notre génération il faut aussi se pencher sur le deuxième aspect de ce que l’on entend par perdition. Pour eux, cela veut dire ne pas trouver de sens à l’existence. Ils errent sans but, sans morale, sans fondement pour leurs lois, sans principes absolus, sans réponse finale pour quoi que ce soit. Dans un sens, ils savent qu’ils sont perdus.

La Bible ne commence pas avec «  accepte Jésus comme ton sauveur », elle commence avec « Au commencement Dieu créa le Ciel et la Terre ». Voilà la réponse pour notre 21e Siècle et son état de perdition. C’est seulement après avoir clarifié ce fondement que l’on peut expliquer la vraie perdition, conséquence de la Chute. Mais s’il n’y a pas de Création, il n’a pas de Chute et pas de péché, ce qui annule la pertinence d’un sauveur. De quoi donc Jésus est-il venu nous sauver si nous sommes sans péché ?

  1. 3.       La théorie de l’évolution

Permettez-moi à ce stade de faire une petite parenthèse pour aborder le thème de l’évolution. Si l’on se repose sur la croyance évolutionniste, alors le fondement même de la Foi chrétienne est détruit. Sans la vérité historique de la Genèse, le plan du Salut divin, comme nous l’avons vu, perd tout son sens. Je pense que cette théorie de l’évolution, qui trouve ses origines dans le naturalisme et le rationalisme représente dans nos sociétés occidentales l’une des barrières majeures à l’avancée de l’évangile. Comment prêcher Christ à un public qui ne croit même pas en la création, et encore moins en un Créateur ?

Derrière cette théorie se cachent bien sûr des forces spirituelles hostiles au Royaume de Dieu. C’est l’esprit de rébellion et d’autonomie, qui veut pouvoir vivre en se débarrassant d’un Dieu encombrant. C’est cet esprit de l’homme après la Chute, qui est hostile à Dieu et ne supporte pas d’avoir à lui rendre des comptes. De cette volonté d’indépendance ont germé les formes de pensée qui ont amené des théories telles que la théorie de l’évolution à apparaître.

Au cœur de la rébellion de Lucifer face à Dieu reposait le désir d’indépendance, d’autonomie. Accepter la foi chrétienne nous pousse à accepter le fait que nous ne sommes pas autonomes. Nous ne nous sommes pas créés nous-mêmes, nous devons accepter la réalité d’un créateur et d’un sauveur et mettre notre fierté de côté et admettre que nous n’avons rien à voir avec notre naissance et rien à voir non plus avec notre salut, le tout étant opéré par Dieu sans notre intervention. C’est quelque chose qui rencontre la résistance de notre nature corrompue par le péché et qui veut être son propre maître.

 

 

 

  1. 4.       Le Rationalisme

 

L’homme cherche donc à expliquer la Nature sans Dieu, et pour ce faire il part de lui-même et essaie d’expliquer l’existence. Un rationaliste est une personne qui pense que l’Homme peut commencer avec lui-même et sa raison, en plus de ce qu’il peut observer, sans information venant d’une autre source, et en venir à des conclusions en ce qui concerne la vérité, l’éthique et la réalité. La rationalité est quelque chose de différent, c’est ce qui exprime la validité de la pensée, la possibilité de raisonner.

Un rationaliste pense en termes d’antithèse. ( Vrai-faux, juste-injuste, être- non-être)

Cette structure antithétique a son origine dans la réalité même des choses, c’est aussi ainsi que notre intellect est constitué.

La première chose qui nous frappe, c’est la façon contemporaine de comprendre le concept de vérité. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, si vous demandiez à l’homme de la rue d’énoncer son idée du vrai et du faux, il vous répondait dans un contexte antithétique. Ce que je veux dire par là c’est qu’à l’époque l’on raisonnait en termes d’absolus, que ce soit dans la sphère de l’Etre (ou de la connaissance) ou de la Morale. Je m’explique :  s’il y a un vrai il y a un faux, s’il y a un juste il y a un injuste . Formule logique très simple « A est A » et « non-A » n’est pas « A ». Deux entités distinctes et opposées. Si l’on a des absolus, on a une antithèse. Sur cette base, il est possible de débattre des questions de Justice ou de moralité, en opposant les valeurs. Aujourd’hui, on ne peut plus affirmer une telle chose, dire ceci est bon, ceci est mauvais, ceci est juste ou injuste relève plus de l’opinion personnelle, on parle alors du relativisme des valeurs. Lorsqu’il n’y a pas d’absolu, les valeurs sont relatives.

Comment alors prêcher l’Evangile si celui qui prêche et celui qui écoute ne s’entendent pas sur les définitions des mots utilisées. Sur quelles bases s’appuyer si tous deux n’ont pas au moins au départ les mêmes présupposés ?

  1. 5.       Hegel, Kierkegaard et la ligne du désespoir

Francis Schaeffer dans son livre la démission de la Raison dont je m’inspire dans cette étude marque le commencement de ce renversement des valeurs avec Thomas d’Aquin au 13e Siècle. Il voit en la philosophie de Thomas D’Aquin la naissance de l’homme moderne. Nous n’aurons pas le temps ici de nous attarder sur ses thèses et nous feront un bond géant dans l’histoire pour nous intéresser à un philosophe qui nous est un peu plus contemporain en la personne de l’Allemand Hegel.

Hegel ( 1770 -1831) fut l’homme qui ouvrit la porte à ce que Francis Schaeffer nomme la ligne du désespoir. Avant lui, la vérité était comprise sous la forme de l’antithèse, mais Hegel opéra une révolution complète dans le domaine de la pensée qui aura des répercussions bien au-delà de la sphère des institutions d’élites intellectuelles mais affectera l’opinion populaire de ce que l’on appelle la « modernité ».

L’antithèse est liée à la loi de cause à effet, une réaction en chaîne à comprendre de façon linéaire. Avec Hegel tout a changé. A l’antithèse s’oppose la thèse, mais leur conclusion avec Hegel n’est plus une opposition entre les deux, mais une synthèse des deux, différente par sa nature. Cette idée allait ouvrir la voie à des formes de Philosophie telles que le Marxisme. Le résultat est qu’en lieu et place de l’opposition des valeurs, l’on a une synthèse qui nous donne une conclusion relativisée.

Cette synthèse selon Hegel pouvait être atteinte par la raison.

Que se passe t il alors à partir de là ? Et bien arrivent sur le devant de la scène des philosophes tels que Kierkegaard (1813-1855), que l’on appelle le père de la pensée moderne.

Kierkegaard arrive à la conclusion que l’on ne peut pas arriver à une synthèse par la raison ; c’est là la fin du schéma classique, c’est ce que Schaeffer appelle la démission de la raison, le moment où la raison abdique dans sa prétention à comprendre l’existence. Jusqu’ alors l’homme avait placé sa confiance dans la raison, le rationalisme que nous avons évoqué plus haut. Son espoir était de pouvoir comprendre et expliquer l’univers par la raison, sans faire entrer en jeu l’hypothèse d’un créateur. Avec Kierkegaard on franchit le point de non-retour, « la ligne du désespoir » comme l’écrit Schaeffer. Au lieu d’une conclusion logique par la raison, un pas de foi est requis pour comprendre l’existence. En apportant à la pensée moderne ce concept du pas de Foi requis pour comprendre l’existence, Kierkegaard crée un modèle de pensée qui est toujours en place de nos jours. Ce qu’il crée, c’est une séparation entre la sphère du rationnel et de la logique et la sphère de l’irrationnel et de l’illogique. Dans la première catégorie on trouve l’homme et toute la « création », dans ce cadre, l’homme est comme une machine, un organisme biologique. Dans la deuxième catégorie, on place l’expérience existentielle, la dimension « spirituelle » si l’on peut s’exprimer ainsi.

De ce fait, tout ce qui appartient à la sphère du divin, du spirituel, de l’invisible, n’est plus communicable. On a créé un fossé infranchissable entre la raison et tout ce qui a rapport à Dieu.

  1. 6.       Le fossé entre le rationnel et le spirituel

Cela explique pourquoi aujourd’hui, lorsqu’en tant que Chrétiens nous confrontons les scientifiques sur leurs théories, par exemple l’évolution ou le Big-Bang, il semble y avoir entre nous ce fossé infranchissable. Ils disent « laissez nous nous occuper de questions scientifiques et vous, occupez vous de questions religieuses, mais ne venez pas nous ennuyer avec votre obscurantisme et vos superstitions. » Il semblerait que la Foi reste acceptable, tant qu’elle reste une affaire d’opinion personnelle et de choix privé, sans répercussions sur la sphère publique. « Croyez en Dieu si vous le voulez et nous nous continuerons à faire avancer la Science ». L’existence ou la non-existence de Dieu est devenue une question si marginale qu’elle n’est même plus pertinente pour influencer la vie de nos contemporains, du reste c’est ce qu’ils croient.

D’un côté nous avons donc les « faits », comme phénomènes observables, comme les « faits » liés à l’évolution et au Big-Bang, et de l’autre nous avons la Foi, qui n’est guère plus qu’un choix personnel.

Nous l’avons expliqué, pour communiquer l’évangile à une génération complètement perdue, il nous faut attaquer leur système de croyance et remettre en question les fondements même de leurs présupposés. S’ils croient en l’évolution, pourquoi alors ne pas leur demander ce qu’ils pensent de la complexité de la cellule ? Du temps de Darwin, il aurait été encore excusable de croire en l’évolution, car pour nous la cellule primitive n’était guère plus qu’une sorte de gelée informe. Maintenant nous savons que même la cellule la plus primitive est plus complexe qu’un microprocesseur. En fait sa complexité pourrait seulement être comparée à la complexité d’une usine ou d’une métropole. Et nous n’avons même pas commencé à nous intéresser aux formes de vie plus complexes. Ce n’est qu’un exemple. Qu’en est-il du Big-Bang ? Une explosion originelle sans espace et sans temps ? Les observations scientifiques elles mêmes, pour nous qui ne sommes pas aveuglés, nous indiquent toutes la présence manifeste d’un créateur.

 

 

Conclusion

L’apologétique ne devrait pas être séparée de l’évangélisation. Au centre de notre message, il y a Jésus, sa mort et sa résurrection. Le fondement de ce message est le présupposé que le Monde a été créé par Dieu, que ce Dieu est lui-même non créé mais a toujours existé, et il est trinité. Il a créé toutes choses donc rien n’est indépendant de lui.

Nous avons vu l’importance de comprendre quel est le climat intellectuel de notre temps. Si nous le comprenons, nous pouvons le changer. Cela ne contredit en rien la vérité biblique selon laquelle l’évangile est la puissance de Dieu pour le Salut. Ce que nous voulons accomplir, par la prière, la Foi, la parole de Dieu qui est l’épée de l’esprit, c’est un changement de l’atmosphère intellectuelle de notre époque. Il y a des forteresses de la pensée sur nos Terres qui se dressent face à l’avancée du Royaume de Dieu. Nous voulons les détruire au moyen de nos armes spirituelles et préparer le sol, le labourer, pour que la semence qui est la Parole de Dieu puisse pénétrer les cœurs. Nous avons donc ici deux niveaux d’application. Pour chacun de nous en tant qu’individus, une meilleure stratégie pour gagner les âmes de nos voisins, et en tant que corps de Christ, une mission collective de réforme de notre société.

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Le mythe du "surhomme"

Une idée me vint à l’esprit il y a quelques années alors que je feuilletais ce livre de C.S Lewis, “Simple Christianisme”.  Moi qui fut pendant des années un admirateur du philosophe allemand Friedrich Nietzsche, quelle ne fut pas ma joie de le voir évoqué dans un ouvrage chrétien. Ce fut en fait ce jour là que je pris conscience de la possibilité d’être à la fois croyant et de réflechir. J’étais alors très jeune dans la foi, et depuis cette possibilité est devenue une nécessité. De nos jours, la foi chrétienne est attaquée de toutes parts, tournée en ridicule. Il est plus que jamais nécessaire de pouvoir défendre sa foi au moyen de tout l’arsenal qui est mis à notre disposition. Si l’arme d’attaque de l’armure de Dieu est l’épée de l’esprit, c’est à dire le Verbe, la parole de Dieu, Ephésiens 6 nous dit aussi d’avoir “à nos reins la Vérité pour ceinture”. C’est de notre ceinture que nous tirons notre épée, c’est la vérité de la parole de Dieu qui nous permet de réfuter les arguments qui s’opposent à elle. Je ne pourrais pas être un Chrétien si tout mon être n’était pas engagé dans cette démarche. Notre foi n’est certainement pas aveugle, et nous aurons besoin de pouvoir l’argumenter lorsqu’elle sera la cible de critiques.

 Ce que C.S  Lewis évoque dans ce livre, c’est le “surhomme” de Nietzsche. Nietsche est le philosophe du nihilisme. Selon lui Dieu est mort, nous l’avons tué. Si les valeurs qui reposaient sur l’existence d’un Dieu n’ont plus lieu d’être, l’homme doit être créateur de ses propres valeurs. Le “dernier homme”, c’est l’homme du nihilisme, qui veut le bonheur et mène une existence médiocre. Il est la figure humaine la plus méprisable. Le nihilisme qu’il incarne représente la dernière phase de l’homme tel que nous le connaissons, son extinction. dans cet état l’homme ne désire que bien-être et sécurité. Le surhomme qui lui succédera représente lui la “volonté de puissance”, cette force créatrice qui crée les valeurs et élève l’homme par delà le bien et le mal, à un état quasi-divin. Le surhomme de Nietzsche transfigure l’existence, et sa venue est pressentie par des signes, comme des gouttes d’eau avant l’orage. Ces gouttes d’eau, qui tombent, de plus en plus lourdes, indiquent que l’averse arrive. Elles sont ce que Nietzsche nomme les “hommes supérieurs”, les premices d’un événement qui changera la face de l’humanité. Le surhomme est un idéal humain, qui procède d’ un dégoût, d’un constat d’échec sur l’humanité présente. Il représente son besoin de transcendance, de s’élever par delà la souffrance, au delà de la précarité de notre condition humaine. Un besoin d’éther, de pureté, d’infini.

C.S Lewis compare ce surhomme à l’homme régénéré, dont la divine nature est restaurée. Même si l’homme régénéré et le “surhomme” diffèrent par leur nature, le premier étant un être indépendant qui se crée sa propre morale, le second est un être soumis à son créateur qui vit selon son règne, il est difficile de ne pas y voir un parallèle.

Ma profonde conviction est que Nietzsche était un homme à la sensibilité extrême, un homme qui connaissait la souffrance. Sa vision du surhomme, sa soif romantique d’idéal représente la nostalgie d’un âge d’or qui est présente en chacun de nous. C’est le souvenir lointain de la gloire de ce qu’était une fois l’être humain. Magnifique créature créée à l’image de son créateur. Mais nous vivons dans un monde qui porte en lui les marques d’un traumatisme évident, les plaies encore béantes d’une blessure originelle. Après la Chute, l’homme a perdu sa relation avec son créateur, de cette séparation a résulté la perte de son autorité, et sa déchéance. L’homme que nous connaissons aujourd’hui toutefois porte aussi en lui les marques de qui il fut un jour, sa beauté reflète toujours la beauté divine, mais comme dans un miroir brisé.

Le péché lorsqu’il a contaminé l’humanité a agi comme un poison, une maladie transmise de générations en générations. L’humanité est malade, elle est affaiblie, elle est brisée. Mais c’était bien l’intention de Dieu, dès le commencement de restaurer à l’homme sa dignité, son autorité et sa gloire passée. Si nous sommes les héritiers d’Adam, nous portons aussi en nous les maux qui l’affligeaient, notre nature est corrompue par sa désobéissance , et par conséquent nous sommes naturellement hostiles à Dieu. Mais Christ est le second Adam, et en lui non seulement notre humanité est restaurée, mais ce que nous recevons est supérieur à l ‘état initial.

 Si Adam avait reçu de Dieu l’autorité sur la création, le pouvoir de dominer la Terre , en Jésus, lorsque nous sommes régénérés, nés à nouveau par l’Esprit de Dieu, nous recevons l’autorité spirituelle sur toutes choses; nous sommes assis avec Christ dans les lieux célestes et un jour nous jugerons même les anges. L’homme né à nouveau est une nouvelle création, dont Jésus-Christ est le grand-frère, le premier-né. 

2Pierre 1:3 Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu,

1:4 lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise.

Nous participons à la nature divine, ce qui ne veut pas dire que nous sommes Dieu. Néanmoins nous sommes transformés, notre esprit est né à nouveau, et cette naissance vient d’en-haut, et non pas de semence humaine. C’est cette graine incorruptible, indestructible, que nous recevons, Christ en nous, l’espérance de sa gloire.

Ce mythe du surhomme à la vie dure, et de nombreuses philosophies et croyances prônent le développement de soi et nous invitent à changer. Mais le vrai changement ne peut s’opérer sans une transformation profonde de notre nature. Pour entrer dans le Royaume de Dieu, il nous faut naître à nouveau. Plus qu’un changement, c’est une métamorphose. Tout changement reste superficiel et infructueux s’il n’implique pas une profonde transformation de notre nature même. La chair ne peut rien produire de bon, il nous faut devenir des êtres spirituels.

C’est là le point de départ, la condition sine qua non. Vous devez être né à nouveau, tout autre alternative est vouée à l’échec.

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Les derniers jours de Nietzsche

Ces images me glacent d’effroi, à chaque fois que je les revois. Friedrich Nietzsche fut mon maître à penser pour plusieurs années. En dévorant ses ouvrages j’ai partagé sa ferveur et sa passion pour le “surhomme”. “L’homme est quelque chose qui se doit surmonter”, écrivait-il dans ainsi parlait Zarathoustra. Il voulait nous enseigner le surhomme, lui qui vivait dans cette tension entre la misérable condition humaine et l’espoir d’ un salut. Il sentait tomber les gouttes d’une pluie à venir. Lui qui se voulait l’Antechrist, il a réchauffé mon coeur avec l’espoir d’un meilleur avenir. Il avait vu quelque chose en Jésus mais il n’avait pas reçu la révélation de lui comme son sauveur et son seigneur. Pour moi il représente l’homme moderne à bout de souffle, ayant tout essayé. La raison abdique, et fait place à la folie. Il me rappelle à une cruelle réalité, chaque jour des hommes sensibles, intelligents, passionnés, meurent sans connaître l’espoir du salut. dans ce blog j’aimerais pouvoir leur parler. Dieu, amène-les ici. Ils cherchent la vérité, le chemin et la vie. Jésus est celui qu’ils cherchent sans le savoir.

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